DANS LES FIORDS DE TROMSØ


D’un coup de folie extraordinaire du soir pour le lendemain, me voilà après trois correspondances à destination du 69° 39′ 30″ nord. L’idée principale, toucher le cap Nord, malheureusement trop de correspondances nous ferons choisir Tromsø. Partis de CDG, le ciel nous offre d’incroyables couleurs, à l’approche du Nord, les montagnes à perte de vue s’accordent au froid de la fenêtre. Le frisson de s’imaginer là à la recherche d’un abri, dans ces centaines de kilomètres de chaîne de montagne. On est bien, assis, là dans ce vétuste 737. Puis c’est la piste, un dernier virage bien senti et l’atterrissage par -10 de nuit. Beau, technique, dépaysant. Une voiture et nous voilà sur la route. Deux nuits dans des tentes artiques à observer les délires du ciel et à visiter cette fresque de nature et de paysages grandioses. Dans ce lieu insolite pas une lumière, pas de ville, au creux de deux montagnes, le camp, un feu, une toilette de chantier et une hutte qui fume. Je n’ai pas suffisamment lu Cro Blanc mais le peu était sous les yeux. Le froid aussi qui rappelle par sa caresse la fébrilité de la vie. Puis c’est la découverte la plus totale, une aurore boréale au-dessus de la tête. Vert, gris, réflexion, profondeur. Chorégraphie de la question de l’univers, dans ce ciel bleu froid. Intrépides prises de vue, pensant le temps d’un instant aux explorateurs de l’arctique, aux premiers marins devant la magie de l’aurore. De longs S défilent comme des serpents dans les couches du ciel, les distances paraissent courtes et gigantesques à la fois. On vibre et elles disparaissent, les cieux se libèrent, les étoiles retrouvent leur majesté. Le lendemain on arpente les collines enneigées, les maisons rouges glacées. On croise des élans las et peu dérangés par la présence des quatre roues motorisées. Ils se baladent tranquilles dans ces tableaux de maitres. Sapins aux cimes blanches, longues plaines se jetant dans l’eau. Les mousses sur les architectures boisées, les cheminées fumantes. Époustouflant, si seulement on avait pu manger autre chose que des burgers décongelés, impossible dans la centaine de kilomêtres parcourus de trouver un lieu où se restauré local, surement une question de saison. Je rêve encore de vivre une expérience documentaire dans cet environnement nordique, d’une extrême photogénie.


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