ENTRE MONTS ET THÉS
SRI LANKA | 2010
Oui c’est sur cela à bien changer depuis Ceylan. Le voyage commence par le survol de l’ocean indien, Oman Airlines A330, voyage de nuit calme, au loin quelques orages. Quelques minutes avant l’atterrissage, le survol des bidons villes aux couleurs d’épices. Un tuc-tuc et direction l’hôtel. Les premiers contacts dans une terre inconnu, on évite les faux taxis, on se fie aux regards, aux attitudes. Faufilage sans fin dans les bouchons infinis, ocre brun, par-choque chromés, fumé grise, designs de voitures anciennes, anarchie colorée. Sur ces quelques jours, l’objectif est de visiter le Sri Lanka par le train. Celui des montagnes qui se faufile à petite allure entre monts et thés, les portes toujours ouvertes. Puis redescente vers la côte sud touché par le tsunami de 2004. Beaucoup de train certes mais quelle expérience esthétique et humaine. Les rencontres se font naturellement arrêt après arrêt. L’esthétique de ce pays s’égal au gout de ces épices. Les cadrages s’accumulent, des mains jouant avec l’air à la fenêtre, un virage embrumé donnant sur des vallées verdoyant, monotonie du temps. On se détache de notre monde ; Ce jeune homme, là, veste en cuir, accroché au train, coiffé comme un acteur. Plus tard quelques discussions sur les souvenirs de la guerre encore proche. Une première étape de voyage fort. J’effectues pour la première fois quelques portraits épanouie par l’environnement. Chaque instant est un sujet, un début de roman. Un morceau de journal, une annonce de décès sur une tôle ondulée, rouillé. Au loin ces femmes aux dos courbés par l’effort, le panier en osier en bandoulière, habillés de drapés. Le chef de cabine, costume parfait, chaussures brillantes. Un terrain de foot après des heures de jungle, les histoires défilent aux rythmes des kilomètres. Un soir descente du train pour un anniversaire au bout du monde. Dans une cahute chauffé au bois, l’habitant concocte à l’ancienne et nous partageons un vin français précieusement emporté pour ce moment. Dehors il pleut la vallée est couverte d’un ciel gris sombre, quelques brebis et au loin les montagnes…